AV&R

Comment la technologie impactera la conception et l’utilisation des implants

Entrevue avec un chirurgien orthopédique

Selon un rapport de l’OCDE[1] publié en 2017, les chirurgies de remplacement de la hanche et du genou sont devenues des interventions courantes dans de nombreux pays. Leur nombre est également en augmentation, notamment au Canada où les arthroplasties ont connu une hausse d’environ 17% depuis 5 ans[2]. La qualité des implants, tant au niveau du matériel utilisé que de la fabrication, est un facteur majeur de la réussite de ces chirurgies de remplacement. Elle conditionne également, en partie, la longévité de l’implant.

Les chirurgiens et manufacturiers collaborent depuis des décennies pour développer des implants toujours plus performants. Quel est le futur des implants orthopédiques ? Comment les manufacturiers peuvent contribuer à développer les implants de demain ? En quoi la robotique peut-elle contribuer à l’évolution des chirurgies orthopédiques? Dr Michael Weber, chirurgien orthopédique spécialiste de la colonne vertébrale au Montreal General Hospital, nous explique le lien entre la médecine et les manufacturiers, et nous offre un point de vue sur l’évolution possible des implants orthopédiques.

Chirurgiens et manufacturiers : une collaboration de longue date

Dr Weber nous indique que « les chirurgiens n’évaluent pas la qualité d’un implant le jour de l’intervention. Le fini de surface des implants a été validé par les manufacturiers selon des critères de qualité élevés. Seule une anormalité visible à l’œil nu peut induire un rejet de l’implant par le chirurgien, ce qui reste une exception. » Cette information nous renseigne sur le degré de confiance nécessaire entre chirurgiens et manufacturiers.

En effet, la qualité du fini de surface des implants a un impact majeur dans la réussite des arthroplasties. Au fur et à mesure des années, les manufacturiers ont adopté des technologies, telles que la robotique, pour assurer un niveau de qualité optimale des implants fabriqués et contribuer au succès des chirurgies de remplacement d’articulations.

La collaboration entre manufacturiers et chirurgiens est également de mise dès les premières étapes de développement d’un implant. Dr Weber précise : « c’est un processus d’étroite coopération qui permet de faire avancer la technologie. « Les manufacturiers mettent à disposition leurs ressources en ingénierie et R&D afin de conceptualiser les implants et effectuer les tests en laboratoire. Les chirurgiens font le lien avec les patients afin de tester les implants lors d’essais cliniques.

Évolution des arthroplasties

« La demande en orthopédique est grandissante, notamment à cause du vieillissement de la population et du niveau d’activités que les patients souhaitent conserver. Tant qu’une pilule magique n’aura pas été trouvée contre le vieillissement, les besoins en chirurgies orthopédiques seront de plus en plus importants. »

Dr Weber nous indique également que les besoins orthopédiques ne se limitent pas aux articulations de la hanche et du genou. « Les technologies développées pour les implants de genou et hanche à d’autres régions anatomiques, cheville, main, poignet, colonne vertébrale, sont des opportunités au développement de la discipline orthopédique. » Les implants de genou et hanche sont devenus des standards orthopédiques, et les manufacturiers ont le potentiel pour capitaliser sur ces technologies afin de concevoir et améliorer d’autres types d’implants.

Personnalisation et robotique

La personnalisation des implants en fonction de l’anatomie du patient est également une tendance du domaine orthopédique. Selon Dr Weber, « les techniques de personnalisation sont utilisées actuellement pour des procédures plus spécialisées, sur des patients présentant une anatomie irrégulière ou bien une tumeur. Les imageries médicales, tels que les scans, permettent d’évaluer les besoins au niveau de l’implant. Le chirurgien travaille ensuite en collaboration avec les manufacturiers pour obtenir un implant personnalisé grâce à l’impression 3D. »

Dr Weber ajoute que cette tendance à la personnalisation peut aller encore plus loin : « depuis la salle d’opération, en identifiant les problèmes de l’articulation, le chirurgien pourrait imprimer directement en 3D les composantes manquantes, les stériliser et les introduire immédiatement dans le patient. » Cependant, ces techniques amèneraient de nouveaux défis liés au fini brut des implants conçus avec l’impression 3D. Les besoins en finition de surface et d’inspection visuelle pour finaliser et valider la conformité des implants seraient donc majeurs. Dr Weber conclut en disant : « c’est pourquoi je considère qu’une entreprise comme AV&R aura un rôle primordial dans le développement de ces implants. » Les spécialistes en finition de surface et inspection visuelle pourront travailler main dans la main avec les manufacturiers et les chirurgiens pour offrir des systèmes robotisés personnalisables qui respecteront de hauts niveaux de qualité.

Les technologies de fabrication des implants orthopédiques, telles que l’impression 3D et la robotique, seront des éléments clés de l’évolution du domaine orthopédique. Grâce aux logiciels séquenceurs des systèmes robotisés, qui permettent de concevoir et effectuer rapidement des procédés de finition de surface, les chirurgiens seront plus autonomes dans la personnalisation d’implants, au bénéfice des patients.

Nous remercions Dr Michael Weber de nous avoir accordé du temps et d’avoir partagé son point de vue quant aux implants orthopédiques et leur évolution.

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